Si le nom de Gisors ne vous évoque rien, il suffit à lui seul à faire rêver les chercheurs de trésor, les férus d’ésotérisme et d’histoire des templiers. C'est là que je me suis rendu, alors que j'étais de passage dans l'Eure, après avoir découvert son histoire sur un site proposant des voyages insolites. L'histoire de Gisors ressemble furieusement à celle de Rennes-le-Château, dans l'Aude, où on a cherché, et où on a cru trouver avant de s’égarer dans des hypothèses fumeuses bien éloignées de l’histoire (sans jamais abandonner, toutefois). Car, un trésor caché reste, par évidence, à découvrir. C'est probablement le raisonnement que dut se faire le journaliste Gérard de Sède quand il lança cette chasse au trésor qui dure encore, au moment de la publication de son ouvrage Les Templiers sont parmi nous, en 1962. Mais revenons au XIVe siècle. C’est dans un des cachots de Gisors que le grand chef de l’Ordre, Jacques de Molay, fut incarcéré en 1314 avant d'être exécuté, suite à la décision de Philippe le Bel de dissoudre l’Ordre et de s'emparer de ses biens. Une trace indélébile qui contribua, dès le XIXe siècle, à asseoir la présence d‘un trésor enfoui sous le château, amplifiée par l’imagination populaire colportant rumeurs et légendes sur ce lieu. Apparaît alors Roger Lhomoy. Nourri à la source des veillées du village, cet enfant du pays se lance, dans les années quarante, à la recherche du trésor que les templiers auraient évacué de Paris le 12 octobre 1307, veille de leurs arrestations. Gardien des lieux, aussitôt la nuit venue et libre de ses mouvements, notre homme se transforme en chercheur de trésor. Il fouille, il recherche le moindre souterrain ou l'entrée d'une cave. Il creuse sans relâche pour finir par découvrir, à la fin des années quarante, l‘entrée d'un puits bouchée depuis plusieurs décennies. Parvenu à trente mètres de profondeur au péril de sa vie, il tombe sur un mur qui, une fois dégagé et ouvert, donne sur une vaste salle où se trouve la découverte de toute une vie : « Ce que j'ai vu à ce moment-là, je ne l‘oublierai jamais, car c'était un spectacle fantastique. Je suis dans une chapelle romane en pierre de Louveciennes, longue de trente mètres, large de neuf, haute d'environ quatre mètres cinquante à la clef de voûte. Tout de suite à ma gauche, près du trou par lequel je suis passé, il y a un autel, en pierre lui aussi, ainsi que son tabernacle. À ma droite, tout le reste du bâtiment. Sur les murs, à mi-hauteur, soutenus par des corbeaux de pierre, les statues du Christ et des douze apôtres, grandeur nature. Le long des murs, posés sur le sol, des sarcophages de pierre de deux mètres de long et de soixante centimètres de large: il y en a dix- neuf. Et dans la nef, ce qu'éclaire ma lumière est incroyable : trente coffres en métal précieux, rangés par colonnes de dix. Et le mot coffre est insuffisant : c'est plutôt d'armoires couchées qu'il faudrait parler, d‘armoires dont chacune mesure deux mètres vingt de long, un mètre quatre-vingt de haut, un mètre soixante-dix de large. » Que s’est-il véritablement passé ce jour-là ? Roger Lhomoy a-t-il véritablement découvert un trésor ou, affabulateur, a-t-il inventé cette histoire de toutes pièces ? Car la suite est loin de combler ses espérances. Plutôt que de garder ce secret pour lui, il se précipite à la mairie pour révéler sa trouvaille. La délégation municipale qui se rend sur les lieux, craintive (tant les conditions de sécurité sont rudimentaires), ne daigne pas pénétrer à l’intérieur de l’excavation. Seul un ancien officier du génie s’y aventure, sans parvenir au but, révélant toutefois que des pierres lancées dans la cavité ont provoqué une « résonance ». En réponse, le maire de Gisors fait fermer l’entrée de la cavité. Le gardien, en vain, alertera les autorités départementales pour faire reconnaître sa découverte et poursuivre les recherches. Le temps passe quand, en 1962, il raconte au journaliste Gérard de Sède son extraordinaire trouvaille et la fin de non-recevoir des autorités. Jouant sur la trilogie « légendes templières, trésor mystérieux et intrigues », la presse nationale relaie l’information. Comme Rennes-le-Château, Gisors devient alors le centre attractif des chercheurs de tout poil. L’affaire remonte même au gouvernement. Interpellé, André Malraux, alors ministre de la Culture, donne son accord pour effectuer des fouilles officielles. Des soldats du génie débarquent à Gisors, creusent autour du puits jusqu’à vingt-neuf mètres de profondeur. De chapelle souterraine point, et de trésor encore moins ! Ces nouveaux épisodes finiront de jeter Gisors et son trésor dans les extrapolations de l’occultisme et du secret d’État avant d’aboutir, en fin do compte, à une impasse marquée par le décès de Roger Lhomoy. emportant son secret six siècles après celui de la disparition du trésor des Templiers. Je vous mets le lien vers le site consacré à ce voyage insolite, si vous souhaitez en savoir plus. Suivez le lien.
Mercredi dernier, je me suis rendu à Lyon pour assister à un congrès portant sur le libre marché. Un thème plutôt banal, mais dont le traitement m'a néanmoins fasciné. Car lors de cet événement, le libre marché y a en effet été décrit comme un sondage d'opinion à l'échelle planétaire. Une façon de voir qui est rarement évoquée, mais que je soutiens à 100 %. Car c'est précisément ce qu'est le libre marché. A chaque minute, des millions, des milliards de producteurs et de citoyens mesurent leurs opinions les unes aux autres. Tous donnent leur avis sans qu'il soit besoin de les interroger. Ils disent tout à travers leurs choix. Préfèrent-ils boire des capsules de Nespresso ou du café moulu ? Préfèrent-ils des vacances ici ou en Turquie ? Combien seraient-ils prêts à payer pour assister à un concert de Lynda Lemay ? Et pour un concert de Sorcier des glaces (un groupe de métal que mon fils écoute... je ne vous recommande pas l'expérience) ? Il ne peut y avoir de sondage d'opinion plus absolu que celui qui est fourni par le libre marché. Demandez à ces mêmes citoyens de répondre à des QCM sur le café ou leur moyen de transport préféré et vous obtiendrez des résultats nettement moins sûrs. La mise en place d'un tel sondage serait d'une part bien trop complexe et trop longue : quand ils seraient enfin publiés, les résultats seraient déjà obsolètes. D'autre part, ce sondage ne pourrait être plus pertinent que le libre marché. Il y a en effet souvent un monde entre les préférences telles qu'elles sont déclarées par les personnes... et les préférences réelles. Toute personne peut énoncer, quand on le lui demande, être parfaitement heureuse au travail et acheter souvent telle ou telle grande marque de cosmétique... tout en étant en réalité malheureuse au travail et en achetant des produits bas de gamme par manque d'argent. Le réel est parfois bien différent de l'image que l'on veut donner. En définitive, la seule preuve effective demeure donc les actions de chacun sur le libre marché. Actions qui influent sur les chiffres du libre marché. Les actes individuels contribuent à modifier les quantités et les prix, et ces derniers montrent l'image la plus fidèle dont la façon les citoyens, libres et sans entrave, ressentent le monde. Le libre marché est donc un espace où des individus libres et indépendants sont continuellement conviés à donner leur opinion et où ils peuvent constamment exprimer cette opinion au travers de leurs choix, le tout sans discrimination : qu’ils soient blancs ou noirs, jeunes ou vieux, homme ou femme. Le libre marché incarne en définitive la synthèse parfaite de la liberté individuelle et de la liberté d‘expression, et ce à très grande échelle. Voilà la conclusion, implacable, à laquelle conduisait au final cet étonnant congrès à Lyon. Pour en savoir plus sur les prochaines dates, je vous le lien vers le conférencier de ce séminaire à Lyon.
Certaines régions de France ont une image tellement forte dans l'inconscient qu'il suffit de prononcer leur nom pour obtenir un effet. Je ne sais pas si cela vous fait cela aussi, mais il me suffit par exemple de penser aux monts du Cantal pour avoir l'impression que l’air est plus léger, plus fruité, plus aérien... Rien que d’en parler, j'imagine ses reliefs étonnants, propices à la promenade, j'ai sur la langue le goût de ses fromages... Vous l'aurez compris, c'est un coin de France que j'adore. J'y suis retourné cette semaine pour mon second vol en parapente (en tandem, en attendant de pouvoir décoller de mes propres ailes) et me suis une fois de plus émerveillé de ses paysages. Si je n'étais pas aussi attaché à la métropole et à ses commodités, c'est sans doute dans ce paradis toujours vert que je viendrais m'installer. C'est probablement le plus beau paysage de France à découvrir, que ce soit en parapente, à pied ou en voiture. C'est drôle, d'imaginer qu’à l’origine de tout cela il n’y avait qu’un seul volcan, un monstre grimpant à 3 000 mètres d’altitude à l’époque du tertiaire. Après quoi, cette montagne volcanique s’est découpée, divisée, déchirée pour nous offrir ces formidables paysages. Imaginer les forces qui ont été (et sont toujours) à l'oeuvre pour obtenir ce paysage m'impressionne, me fait me sentir tout petit au regard du monde et du temps. Ils s’y sont tous mis pour modeler cette masse : le temps, la Terre et la Lune, le Soleil, mais aussi la lave et la glace, les eaux et les vents... Et le volcan s’est lentement érodé pour former cols et puys, gorges et pas, crêtes et vallées... Cet unique volcan a donné naisance aux monts du Cantal, qui servent aujourd'hui de zone d'envol à de minuscules et fragiles humains. On peut difficilement trouver un paysage qui nous rappelle autant notre mortalité et notre insignifiance que cet endroit. Si vous ne connaissez pas, c'est un site qu'il vous faut absolument visiter. Parmi les descendants du volcan primitif se trouvent de jolis sommets comme le Plomb du Cantal qui culmine à 1 855 mètres (c’est d’ailleurs le point culminant de cet ensemble) ou le puy Mary qui grimpe à 1 787 mètres ; mais il y a aussi le puy de Chavaroche, le puy Griou ou le puy de Niermont. Chacun de ces sommets présente des flancs littéralement sculptés où se sont formées des vallées qui méritent d’être parcourues, et ce à pied ou depuis les airs. Vous voulez faire de même ? Voici le lien vers l’organisateur de mon baptême en parapente.
Rodhene, c'est moi. Mon blog, pour me découvrir surtout mes passions, mes réflexions, et mes coups de gueule.